Exposition Sunset

Une exposition avec Hugo Capron, Max Coulon, Mathilde Denize, Florent Dubois, Jamie Fitzpatrick, Fanny Gicquel, Magalie Guérin, Cécile Guettier, Natasja Mabesoone, Benoît-Marie Moriceau.

Commissariat : Vincent-Michaël Vallet

Cet été, la Galerie de Rohan accueille un artiste commissaire, Vincent Michaël Vallet, qui travaille depuis de nombreuses années sur le « cool » dans l’art contemporain. Rassemblant
dix artistes et une quinzaine d’oeuvres, dont certaines créées spécialement pour l’occasion, il propose un accrochage comme un dialogue avec les visiteurs pour explorer cette notion si familière mais parfois abstraite et surtout hautement personnelle.

Vincent Mickael Vallet

D.R. droits réservés

Diplômé de l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) de Rennes en 2017 avec les félicitations du jury, Vincent-Michaël Vallet a fait du sujet du cool le thème de son mémoire d’études. Artiste commissaire, fondateur de plusieurs lieux mixtes mêlant ateliers d’artistes et lieux d’exposition à Rennes, il a le souci permanent de mettre en valeur la création contemporaine.

Le mot du commissaire

« Il y a deux ans, j’ai entrepris un projet particulier qui devrait s’étaler sur quelques années. Il consiste à me rendre dans des endroits à travers le monde qui me semblent dotés d’une certaine aura artistique pouvant participer à ma définition du cool. Ces lieux peuvent prendre différentes formes : ce sont parfois des pays, des villes ; parfois des musées, des ateliers. Ils n’ont pas de typologie précise et je m’y rends afin d’y rencontrer des artistes, des artisans, découvrir leurs œuvres, écouter des auteurs, admirer des architectures et échanger avec celles et ceux qui y vivent. J’archive ces rencontres à l’aide de photographies, de vidéos ou d’écrits ; et je complète ces expériences par des entretiens d’artistes, des articles et bien sûr, comme ici à Landerneau, des expositions. Toutes ces activités contribuent alors à façonner, construire et enrichir ma propre définition du cool dans le domaine de l’art.

On peut se demander pourquoi vouloir définir une notion si abstraite. La réponse est toute simple : parce que le cool ne se définit pas. J’ai toujours voulu fuir les choses trop étroites ou trop figées comme j’ai toujours craint les gardiens du savoir et les censeurs de la libre pensée. Le cool comporte en lui un activisme qui ne dit pas son nom. Il combat ce qu’il déteste, mais semble ne jamais le faire ouvertement ; si bien qu’on l’imagine faire preuve d’une certaine indifférence face à toutes les situations. Finalement, sur lui coule les choses, il nous échappe sans cesse. Alors pour moi, lui courir après c’était accepter de transformer ma vie en un élan, toujours être dans un mouvement capable de m’amener ailleurs, capable de me faire voir le monde autrement, capable de me changer et capable de me définir. C’est pourquoi c’est avec une profonde modestie que j’entreprends ce projet, car je sais par avance qu’il évoluera sans cesse. Chaque année il grandira, se complètera et se contredira. C’est là la preuve de son rapport au monde ; le cool se conjugue au présent, il évolue, reste attentif et vivant.

Le temps d’une exposition, la Galerie de Rohan devient un espace où je questionne cette notion tout en sachant qu’elle ne m’appartiendra jamais pleinement. Le cool est à moi autant qu’à vous et c’est là justement ce qui m’intéresse. À l’aide des œuvres présentées ici, nous pouvons nous interroger sur ce qui éloigne nos définitions et sur ce qui les rapproche. Nous pouvons essayer d’en circonscrire les contours en prenant garde à ne jamais les fixer. Sous cet angle, il faut considérer « Sunset » comme une exposition propice aux échanges et au dialogue. Il s’agit d’une tentative pour aborder l’art et les œuvres sous le prisme de nos perceptions, de nos attitudes et de nos habitudes face à elles. Il me semble que c’est la manière par laquelle le commissariat d’exposition demeure un terrain d’expérimentations sensibles pour qui s’y laisse entrainer. Prenons le temps d’y réfléchir et profitons-en pour faire de ce moment un temps précieux, que d’aucuns pourrait dire « cool ». »

Vincent-Michaël Vallet

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